LIORET-OLIVIER   leo 451


Le prototype du LeO 45 (n0 01) fut prêt légèrement avant ses concurrents et vola pour la première fois le 16 janvier 1937 àVillacoublay, propulsé par une paire d’Hispano Suiza 14, des moteurs Gnome-Rhône 14P devant par la suite les remplacer, permettant à l’avion d’atteindre 515 kmh. Dès le premier vol, deux défauts majeurs apparurent un mauvais refroidissement des moteurs et une instabilité de la machine au décollage et en montée, à laquelle il fut partiellement remédié en augmentant la surface des empennages verticaux. Toutefois, des performances très honorables furent obtenues, le LeO n0 01 atteignant notamment 480 km/h à 4000 m et même 624 km/h en piqué. La société Lioré & Olivier ayant été nationalisée en février 1937 et incorporée dans la SNCASE (Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-est), c’est en septembre de la même année que le prototype fut transféré au Centre d’Essais des Matériels Aériens (CEMA). Au cours de ces évaluations, des capots-moteurs spéciaux, conçus par l’ingénieur Mercier et destinés à améliorer le refroidissement tout en réduisant la tramée furent montés sur l’appareil. C’est également pendant cette période, en août 1938 plus exactement, que les moteurs Hispano Suiza furent abandonnés au profit de Gnome-Rhône 14N, le prototype ainsi propulsé étant résigné LeO 451-01 et volant en mars 1939. Cette décision provoqua de nombreux retards dans le calendrier de fabrication du bombardier, auxquels s’ajoutèrent des ~ problèmes dans la fourniture des hélices, les éléments Gnome­Rhône d’origine devant finalement être remplacés par des Ratier, ce qui réduisait de 20 km/h la vitesse maximale prévue. Au début de 1939, l’aggravation de la situation internationale entraîna la modification du Plan V d’armement, le nombre de bombardiers 84 à construire passant à 1188 unités dont 396 appareils de première ligne. Plusieurs commandés officielles furent passées qui portèrent e nombre total des Leo à fournir à 597 en avril 1938. En fait, en juillet 1939, seules deux machines avaient été prises en compte par l’Armée de l’Air, une escadrille d’évaluation étant mise sur pied à Reims au début du mois suivant, comprenant cinq avions servis par des équipages appartenant au GB 1/31. A la déclaration de la guerre, 749 Leo 45 avaient été commandés, parmi lesquels un certain nombre de dérivés comme le 457 (bombardement de haute altitude), le 458 (équipé de moteurs Wright GR-2600 américains) ou encore douze 451 commandés par la Grèce. En fait, à ce moment seuls dix avions avaient été pris en charge par l’Armée de l’Air, 22 autres étant sortis des chaînes.

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